Conférences 2016-2017

Images et Figures parisiennes

Dans le prolongement des explorations de l’an passé nous proposons cette année une brochette de « soirées de lecture » qui entremêlent des images et des figures, hautes en couleur, intimement liées à la trame intime de la vie parisienne d’hier. Profonde originalité des images et des figures évoquées depuis la posture mythique des plus célèbres à celle des plus oubliées ou passablement méconnues. Grande diversité aussi des sujets abordés, des lieux, des faits, des personnalités, des idées et des actes, mis en avant, dans la haute tradition d’ouverture d’esprit que cultive résolument la BAI; depuis les registres humains les plus édifiants aux moins recommandables, depuis les supports d’existence les plus évanescents ou immatériels à ceux tout pétris de chair, de sueur, de sang, d’odeurs et de glaise.

Les conférences se déroulent dans les locaux de la Bibliothèque des Amis de l’Instruction,

au 54 Rue de Turenne, à 19h30.

Entrée (et participation) libres, sous réserve de places disponibles.

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Une fois la conférence passée, nous nous efforçons de mettre en ligne un enregistrement audio de chaque conférence, quand celui-ci est disponible. Pour cela, il suffit de sélectionner la conférence souhaitée pour écouter son enregistrement.


1) Madeleine Leveau-Fernandez, Les Apaches de Paris à la Belle Epoque, jeudi 22 septembre 2016, 19h30.

Madeleine Leveau-Fernandez est née à Aubervilliers, non loin des « fortifs » auxquelles elle a consacré sa thèse. Spécialiste d’urbanisme et d’histoire sociale, elle est l’auteure de diverses monographies de villes, d’ouvrages sur l’urbanisme et le logement social. Elle a écrit deux biographies Helena Rubinstein (Flammarion 2003), Marie Besnard, l’honneur d’une femme (Le Temps des Cerises 2006), deux biographies romancées Amélie Elie, dite Casque d’Or (Calmann-Lévy 1999), Eugène Dieudonné, un libertaire à la Belle Epoque (Edilivre 2016) et un essai, La Zone et les Fortifs (Le Temps des Cerises 2005).

Au début du XXe siècle, les journaux se font l’écho d’une guerre opposant deux bandes rivales de voyous des quartiers nord-est de la capitale. Une jeune prostituée, Amélie Elie, surnommée Casque d’Or par les journalistes, est au centre de ce conflit qui oppose la bande des apaches de la Courtille à celle de la rue des Orteaux. Des apaches à Paris ? C’est en 1902 qu’un journaliste utilise pour la première fois le terme d’apaches pour désigner les bandes de jeunes délinquants parisiens. Tous ces jeunes sont proxénètes et les filles jouent un rôle important au cœur de la violence quotidienne. A partir de ce fait divers et de la vie de sa célèbre héroïne, immortalisée au cinéma par Simone Signoret, nous ferons revivre le quotidien des ces jeunes Parisiens vivant en marge de la société


2) Arlette Boulogne, Quelques bibliothèques populaires en France de 1860 à 1881 : quelques dates, quelques hommes et des images. jeudi 6 octobre 2016, 19h30.Arlette Boulogne, Maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication, spécialiste de l’éducation populaire et de la bibliographie, a été directrice de l’Institut national des techniques de la documentation (INTD) du CNAM.

Autour de l’ouvrage « Des livres pour l’éducation des citoyens. Jean Macé et les bibliothèques populaires, 1860-1881 ».

Le mouvement d’éducation populaire, contemporain de l’apparition de la classe ouvrière au XIXe siècle, a pour objet principal l’éducation de tous, et la création de bibliothèques populaires est une de ses premières formes d’action, bibliothèques qui « ont pour but de répandre le goût de la lecture et de l’instruction parmi le peuple, en mettant des livres à la portée de tous » . Mais Jean Macé précise : « De quoi est-il question d’ailleurs dans l’établissement des bibliothèques populaires ? De relever le niveau intellectuel des classes laborieuses ».
De la Bibliothèque des amis de l’instruction du IIIe à la Société Franklin, puis la Société des bibliothèques communales du Haut-Rhin et la Ligue de l’enseignement, plusieurs acteurs seront évoqués : le pasteur Brétégnier, Jean Macé, Hachette, Hetzel, Jules Verne. Nous verrons aussi la vie de ces bibliothèques, leurs fonctionnements, leurs évolutions, leurs difficultés.


3) Michelle Magdelaine, Le protestantisme à Paris aux XVIIè et XVIIIè siècles, jeudi 17 novembre 2016, 19h30.Michelle Magdelaine est chercheur à l’Institut d’histoire moderne et contemporaine (IHMC-CNRS). Elle a créé une base de données sur le Refuge Huguenot.


4) Eric Hazan, Ma traversée de Paris, jeudi 08 décembre 2016,19h30.

Eric Hazan, éditeur (dirige La Fabrique éditions) et écrivain (auteur entre autres d’uneHistoire de la Révolution française, et de L’Invention de Paris)

Une traversée de Paris du sud au nord, où se réveillent, au fil des pas, les souvenirs de l’auteur (l’enfance, la jeunesse, les études, les pratiques de la médecine, puis de l’édition) et ceux de la ville dans son entassement d’époques et d’événements.


5) Renaud Gagneux, Sur les traces de la Bièvre Parisienne, jeudi 19 janvier 2017, 19h30.

Renaud Gagneux. Compositeur de musique (1er prix de composition musicale du CNSMD de Paris, Grand Prix de la SACEM). Co-auteur de l’Atlas du Paris souterrain, auteur de « Sur les traces de la Bièvre parisienne », avec la collaboration de J.Anckaert et Gérard Conte, et de « Sur les traces des enceintes de Paris », avec la collaboration de D.Prouvost (éditions Parigramme)

(1ère partie : le Petit Gentilly, de la poterne des Peupliers des « fortifs » à l’ancienne barrière de Croulebarbe du mur des Fermiers Généraux, boulevard Auguste Blanqui).Depuis 1912, La Bièvre a totalement cessé de couler à ciel ouvert dans Paris, victime des siècles de mauvais traitements que ses riverains lui ont infligés. L’histoire de la Bièvre est haute en couleur mais ses tracés se fondent, estompés à l’extrême, dans le paysage urbain.


6) Jean-Louis Bertrandy, Edmond Bloud (1870-1945), un éditeur catholique engagé jeudi 23 février 2017, 19h30.

Edmond Bloud était membre du « Sillon », le mouvement catholique de Marc Sangnier, actif dès le début du 20ème siècle et à l’origine du Mouvement Républicain Populaire (M.R.P.)Les membres de la librairie ont été des résistants actifs au moment de la 2ème guerre mondiale. Ils ont participé au conseil national de la résistance, et ont participés au gouvernement provisoire du général de Gaulle.


7) François Gaudin, Maurice Lachâtre, portrait d’un éditeur et lexicographe socialiste du XIXe siècle jeudi 16 mars 2017, 19h30.

François Gaudin est professeur en Sciences du langage à l’Université de Rouen. Il fait également partie du laboratoire CNRS « Lexiques, Dictionnaires, Informatique ». Après de nombreuses publications sur les vocabulaires scientifiques, il s’est tourné vers l’histoire culturelle des dictionnaires. Il a dirigé Le monde perdu de Maurice Lachâtre, (2006) et La lexicographie militante (2013) publiés par Honoré Champion. Il a édité, avec Jean-Yves Mollier, Cinq centimes par jour. Pratiques commerciales d’un éditeur engagé (PURH, 2008). Il a dirigé Alain Rey, vocabuliste français, (éd. Lambert-Lucas, 2011) et Au bonheur des mots. Hommage à Alain Rey, (PURH, 2014). Il est l’auteur de Maurice Lachâtre, éditeur socialiste (1814-1900), publié par les éditions Lambert-Lucas (2014).

Comment a-t-on pu oublier Maurice Lachâtre (1814-1900) ? Cet homme du livre – lexicographe, historien, journaliste, auteur, et surtout libraire-éditeur – fut durant soixante ans un militant mêlant sens de l’entreprise et combat pour les socialismes. Ami de Louis Blanc, de Félix Pyat, de Proudhon, d’Eugène Sue, il demeura dans l’ombre, malgré une activité incessante. Saint-simonien, cabettiste, communard, puis proche des anarchistes, il connut deux fois l’exil. Demeuré dans la mémoire comme éditeur de la traduction française du Capital, son oeuvre de lexicographe fut oubliée. Pourtant il signa cinq dictionnaires dont deux furent condamnés par la justice.

Cet entrepreneur socialiste sut mettre le livre à portée de tous, assurer la rentabilité de son commerce, tout en se révélant un utopiste réalisateur. Il tissa des réseaux multiples que la correspondance qui nous est parvenue permet de mieux comprendre. On mettra en lumière le rôle joué par une personnalité qui a recherché l’ombre et y est demeurée trop longtemps.


8) Rodolphe Trouilleux, Joseph-Auguste Rey (1779-1855), spécialiste de la science sociale jeudi 20 avril 2017, 19h30.

Rodolphe Trouilleux , né en 1959 aux Batignolles (Paris XVIIe), est un historien de Paris et écrivain français. Il a publié plusieurs ouvrages sur la capitale et son histoire. En 1986, il fut le commissaire de l’Exposition présentée à la mairie du XVIIe arrondissement, Des Ternes aux Batignolles. Paris Secret et insolite a rencontré auprès du public un gros succès. Des impasses oubliées, des villas secrètes, les pierres de la guillotine sont parmi les nombreux lieux et thèmes évoqués dans ce livre.


9) Philippe Hivert, Voyage en Icarie : la naissance du communisme utopique d’Etienne Cabet (1788–1856) jeudi 18 mai 2017, 19h30.

Philippe Hivert, juriste et historien de formation, est titulaire d’un DEA en Histoire du Droit, des Institutions publiques, des Idées politiques et des Faits sociaux. Né à Montreuil, il a écrit une histoire de cette ville, en 5 tomes, ainsi qu’un dictionnaire historique des rues de Montreuil sous bois. Il a réalisé également un cours sur l’éducation populaire.

« Voyage en Icarie est un véritable traité de morale, de philosophie, d’économie sociale et politique », écrit sous la forme d’un roman pour être plus facile à lire et à comprendre. Etienne Cabet( 1788-1856),né à Dijon, fait des études de droit, et participe à la révolution de Juillet en 1830. Dans son ouvrage, il décrit la société utopique qu’il veut réaliser. Il la réalisera, non sans difficultés ni conflits, aux Etats Unis, dans l’Illinois. Diverses communautés d’Icarie subsistent encore aux Etats Unis.


10) Léon Personnaz, Le cheval à Paris, au 19èmesiècle jeudi 8 juin 2017, 19h30

Portes cochères, boute-roue, anciennes écuries devenues des garages, trépied pour monter à cheval, compagnies d’omnibus, fiacre, carriole, chariot, charrette, berline, cabriolet, calèche, diligence, voilà un petit lexique qui émaillera une lecture de textes concernant les 80 000 chevaux employés à Paris au XIXe siècle. Certains se souviennent encore des chevaux tirant les corbillards ou les carrioles des livreurs de pains de glace… À présent, les défilés de la Garde Républicaine sont les seules occasions de voir des chevaux dans les rues de Paris. De gros ouvrages, des sites de la toile, ont été consacrés au cheval à Paris dans lesquels nous puiserons des passages passionnants, savoureux ou comiques :

Crafty, Paris à cheval, 1883.

Ghislaine Bouchet, Le cheval à Paris de 1850 à 1914, Droz SA, 1993.



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au 54 Rue de Turenne, à 19h30.

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