Pauline Giocanti

présente

Marthe Lévêque et Rosamond Lehmann :
la traduction comme trait d’union

Le samedi 24 mai 2025, 17h

 

Marthe Lévêque, que l’on connait mieux sous le pseudonyme de Jean Talva sur les couvertures de livres et dans les revues littéraires auxquelles elle a contribué, est l’incarnation même de la traductrice invisible s’effaçant derrière l’œuvre originale. Souvent décrite comme une femme discrète, son pseudonyme semble avoir si bien joué son rôle de dissimulation qu’il est devenu une sorte de barrière impénétrable entourant le « mystère Jean Talva ». En effet, il n’existe que peu d’informations sur Marthe Lévêque, elle qui semble pourtant avoir activement participé à la vie littéraire française pendant plusieurs décennies. L’écrivaine anglaise Rosamond Lehmann en fit d’ailleurs sa traductrice attitrée et admirait son travail, disant volontiers d’elle qu’elle avait l’incroyable pouvoir de « lire avec [ses] oreilles ». Dans cette conférence, nous tenterons de montrer qui était Marthe Lévêque en tant que femme traductrice dans la vie intellectuelle française du début du XXe siècle, en s’interrogeant plus particulièrement sur les liens qui peuvent unir une écrivaine et sa traductrice. Nous tenterons ainsi de suivre les destins croisés de Marthe Lévêque et Rosamond Lehmann, deux femmes qui ont fait le pont entre deux langues dans une période bousculée par la guerre.

Pauline Giocanti est docteure en Littératures comparées au sein du laboratoire LAMO (Littératures Antiques et Modernes) à Nantes Université, et membre du programme ERC TranslAtWar (https://www.translatwar-erc.eu/) où elle étudie les traductions de l’anglais publiées pendant l’Occupation (1940-44). Après un Master en traduction obtenu en 2010 à la Faculté de Traduction et d’Interprétation de Genève (Suisse), elle travaille quelques années comme traductrice en France et en Angleterre, puis décroche un contrat doctoral à Nantes Université. En octobre 2022, elle soutient sa thèse intitulée “La traduction de la littérature anglo-saxonne en langue française sous l’Occupation (1940-44)”, dirigée par Christine Lombez. Elle est l’auteure du portrait de Jean Wahl dans le volume “Traduire, collaborer, résister. Traducteurs et traductrices sous l’Occupation” publié aux Presses Universitaires François-Rabelais en 2019 (sous la direction de C. Lombez), et a rédigé le portrait de Jean Talva et de Madeleine Bosco pour le deuxième volume à paraître.