Jacqueline Lalouette

présente

Les statues dans l’espace public

Dès l’aube du XIXe siècle, l’exemplarité attachée aux « grands hommes » et la volonté de maintenir vivace leur image furent à l’origine d’une entreprise de statuaire publique qui s’amplifia et se diversifia au fil des décennies. Un nombre toujours croissant d’effigies représenta tout d’abord des rois et des guerriers ; s’y ajoutèrent ensuite des statues d’écrivains, d’artistes, de savants, de saints, d’hommes politiques de premier ou de second plan. Parmi ces « grands hommes », figure une petite minorité de « grandes femmes » (les reines des jardins du Luxembourg, Jeanne Hachette et bien sûr Jeanne d’Arc, etc.).

La diversité de ces figures tient en partie à la nature des régimes politiques qui se succédèrent durant le XIXe siècle. Ainsi, la Restauration honora de grandes figures de l’Ancien Régime et le Second Empire Napoléon, ses maréchaux et ses généraux, tandis que la Troisième République privilégia les héros de la Révolution et de la Seconde République. Fréquents dans le cours du XIXe siècle, les bouleversements politiques provoquèrent quelques destructions d’effigies, mais il n’y eut rien de comparable à ce qui s’était produit pendant la Révolution française.

Ériger une statue, notamment une statue équestre, était une entreprise complexe et de grande ampleur. L’inauguration constituait une importante cérémonie qui mobilisait de nombreuses personnalités et provoquait l’afflux de foules considérables attirées par les festivités prévues.

On pourra trouver sur Internet des photographies de la plupart des statues auxquelles il est fait référence.

Jacqueline Lalouette est une historienne française, née en 1945, spécialiste de la libre-pensée, de la laïcité et de l’anticléricalisme (XIXe siècle – XXe siècle) ; elle a aussi publié des ouvrages sur la Belle Époque, l’histoire des jours fériés en France et sur Jean Jaurès.

Agrégée d’histoire, elle a été professeur à l’École normale d’instituteurs de Melun pendant douze ans, puis chargée de recherches au CNRS pendant dix ans. Durant cette période, elle a soutenu une thèse de 3e cycle sur “Les débits de boisson en France” (1979), puis une thèse d’État consacrée à “L’histoire de la libre-pensée en France” (1994), toutes deux sous la direction de Maurice Agulhon. Professeur d’histoire contemporaine à l’université de Clermont-Ferrand-II puis à l’université Paris 13, elle a été élue membre sénior de l’Institut universitaire de France en 2006 et a achevé sa carrière universitaire à l’université de Lille 3 en 2011. Elle appartient toujours au centre de recherches IRHiS de cette université et est membre émérite de l’Institut universitaire de France.

 Elle a publié, en 2018 “Un peuple de statues. La célébration sculptée des grands hommes. France, 1801-2018”, Paris, Mare et Martin.

Le jeudi 23 janvier

Pour écouter l’enregistrement  :

Les statues dans l'espace public

par Jacqueline Lalouette