Jean-Michel GOURDEN    

présente

Le peuple des ateliers

Le livre de Jean-Michel Gourden est issu d’une réflexion sur l’occultation des artisans après la loi Le Chapelier supprimant les corporations. La notion d’artisanat est alors complètement remplacée par les notions de prolétariat et de classe ouvrière tandis que le XVIIIe siècle parlait « des » classes ouvrières. L’auteur essaie de comprendre ce qu’il advint du monde du travail après la Révolution, et met en évidence les mutations du vocabulaire utilisé pour en parler. Il montre l’importance de la Révolution Industrielle qui prive les artisans de la gestion de leur travail puisque les détenteurs du capital se substituent à eux. Elle fragmente le travail en le rationalisant et en fait une marchandise. L’artisanat subsiste longtemps contrairement à ce qui se passe en Angleterre mais change de nature et perd l’accès au marché en même temps que son indépendance. Le compagnonnage maintient secrètement les valeurs traditionnelles d’excellence et d’entraide mais la France qui reste essentiellement rurale ne mettra pas le travail au centre de sa réflexion politique et sociale malgré les troubles révolutionnaires qui scandent le siècle.

Le  16 janvier 1996

Jean-Michel GOURDEN Historien dont l’objet de recherche est le monde des artisans et des ouvriers  “Gens de métier et sans -culotte : les artisans de la Révolution”, Créaphis 1988 ; “Le peuple des ateliers -Les artisans au XIXe siècle”, Créaphis 1992


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