Jacques Rancière
présente
1848 – La scène révolutionnaire
La Révolution de 1848 est une révolution” optique” qui déplace le regard, de la source de la légitimité du monde monarchique, vers un point nouveau, source d’un monde commun d’émancipation collective. Les métaphores de lumière, de jour nouveau, d’horizon qui s’ouvre, définissent la scène de la révolution comme celle de la mutation d’un monde visible que quelques jours suffisent à mettre en pièces. Un monde nouveau qui fait rupture avec le monde économique et social ancien surgit alors. La révolution qui a fait apparaître ce monde réel, appelle les travailleurs à la lumière et donne au peuple un espace de présence à lui-même. Cette présence à soi permanente s’incarne immédiatement dans les élections mais dès lors commence l’évolution par laquelle le peuple s’écarte de lui-même. Les clubs essaient d’élever chaque individu à la hauteur collective de la notion de peuple mais celui-ci peine à trouver sa vérité dans la politique, lieu du mensonge.
Le 26 février 1998
Jacques RANCIÈRE |
Professeur émérite au département de philosophie de l’université de Paris VIII, il a animé la revue Révoltes logiques. Il est aussi professeur visitant dans plusieurs universités américaines Citons parmi ses nombreux ouvrages : “La nuit des prolétaires” Fayard 1981 ; “Le partage du sensible : Esthétique et Politique” La Fabrique 2000 ; “La haine de la démocratie” La Fabrique 2005 |
Pour écouter l’enregistrement de la soirée de lecture :
1998-1848 La scène révolutionnaire
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