Bernard Desmars
présente
Les Fouriéristes
expériences phalanstériennes et réalisations coopératives, éducatives et mutualistes
Charles Fourier (1772-1837) est généralement rangé parmi les « socialistes utopiques » de la première moitié du XIXe siècle. Sans doute déploie-t-il dans ses différents textes les ressources d’une imagination très féconde qui lui fait décrire un « nouveau monde » harmonieux procurant le bonheur aux hommes ; sans doute également, les échecs de ses disciples, quand ils ont voulu réaliser le phalanstère, ont-ils achevé de convaincre les observateurs que le projet fouriériste n’est qu’une chimère.
Cependant, il est aussi possible de considérer le fouriérisme de plusieurs autres façons : comme une théorie qui s’efforce de penser la vie collective en préservant l’autonomie de l’individu, qui cherche des solutions aux maux et aux souffrances de la société industrielle naissante, et qui parvient à mobiliser un ensemble d’individus, en France tout particulièrement, mais aussi dans d’autres pays européens et en Amérique, dans une perspective de progrès social. Ainsi la pensée et les disciples de Fourier ont-ils joué un rôle dans le développement de l’éducation populaire, de la mutualité et de la coopération, de la pédagogie, du féminisme et du pacifisme. Si le militantisme fouriériste décline dans la seconde moitié du XIXe siècle et disparaît au XXe siècle, il laisse, au-delà des tentatives de communauté phalanstérienne (les dernières recensées datent de la première décennie du XXe siècle), au-delà des entreprises se réclamant plus ou moins du fouriérisme (le Familistère de Guise, l’entreprise Leclaire, qui ont duré plus d’un siècle), un ensemble de principes fondés sur l’association de la liberté et de la solidarité.Bernard Desmars est membre de l’Association d’études fouriéristes et maître de conférences en histoire contemporaine à l’université de Lorraine. Il a notamment publié “Militants de l’utopie ? Les fouriéristes dans la seconde moitié du XIXe siècle” (Dijon, Presses du Réel, 2010).
(Introduction du cycle par Henri Viltard)
Pour écouter l’enregistrement de la soirée de lecture :
Les Fouriéristes
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Pour en savoir plus, voir le site de la Colonie…
Sur le familistère de Guise, voir la visite des Amis de l’Instruction…
Pour aller plus loin… :
- Beecher Jonathan, Fourier. Le visionnaire et son monde, Paris, Fayard, 1993 (édition originale en 1986), 618 p.
- Beecher Jonathan, Victor Considerant. Grandeur et décadence du socialisme romantique, Dijon, Presses du Réel, 2012 (édition originale en 2001), 637 p.
- Debout Simone, L’Utopie de Charles Fourier, Dijon, Presses du Réel, 1998 (1re éd. en 1978, chez Payot), 271 p.
- Desmars Bernard, Les Militants de l’utopie ? Les fouriéristes dans la seconde moitié du XIXe siècle, Dijon, Presses du Réel, 2010, 423 p.
- Desroche Henri, La Société festive. Du fouriérisme écrit aux fouriérismes pratiqués, Paris, Seuil, 1975, 414 p.
- Lallement Michel, Le Travail de l’utopie. Godin et le familistère de Guise, Paris, Belles-Lettres, 2009, 511 p.
- Scherer René, Charles Fourier ou la contestation globale, Paris, Séguier, 1996 (1re édition : Seghers, 1970), 242 p.
- Site de l’Association d’études fouriéristes
- Émission de France-Culture, sur la colonie de Condé-sur-Vesgre.