Jean-Paul Socard

présente

Georges de Peyrebrune (1841-1917),
un réel talent littéraire
entre conventions et contestations

Par le fait même qu’elle soit peu connue aujourd’hui, Georges de Peyrebrune est bien représentative de ces femmes de lettres qui connurent la notoriété à la fin du XIXème siècle puis qui rapidement tombèrent dans l’oubli. Son parcours fut atypique. Partageant sa vie entre son Périgord natal et Paris elle parvint, pendant plusieurs décennies à vivre de sa plume et à être publiée chez les grands éditeurs de son temps. Elle entra dans les réseaux de femmes de lettres qui s’organisaient alors pour y défendre la création littéraire au féminin. Il lui arriva de soutenir des thèses parfois conservatrices, cependant, en privilégiant comme thème des destins douloureux de femmes, son œuvre constitue un jalon dans l’histoire de leur émancipation. D’autre part ses engagements furent sincères et profonds sur de nombreux faits de société.
“Dans l’après-midi du 25  octobre  1885, la nouvelle se répand sans délai : les carrières de Chancelade se sont effondrées et le village d’Empeyrand a été englouti ! Les secours spontanés et immédiats restent infructueux. L’administration décrète que tous les ouvriers sont morts. Or, des coups entendus, des fumées aperçues, tendent à prouver le contraire…”
À partir d’événements réels, Georges de Peyrebrune construit un drame social et humain remarquable, qu’elle agrémente d’une poignante passion amoureuse, sans jamais dénaturer l’intensité des événements.
L’auteure est née en Dordogne en 1841. En 1870, elle se rend à Paris où elle fait ses premiers pas dans le monde littéraire. Cette femme très cultivée, curieuse de science et de philosophie, publiera plus de trente romans chez de grands éditeurs et participera à la défense de la place des femmes dans le champ littéraire. Elle deviendra en outre membre du premier jury du prix Femina en 1904. Ses engagements politiques, sociaux et humains font d’elle une véritable « indignée » de son époque.
La préface de cette réédition a été rédigée par Margot Irvine (professeure agrégée de l’université de Guelph au Canada) et le roman est suivi d’une présentation de Jean-Paul Socard, tant littéraire qu’historique et s’appuyant sur de nombreux documents d’archives.

Jean-Paul Socard, Agrégé d’anglais. – Ancien élève de l’École normale supérieure de Saint-Cloud et de Saint Edmund Hall, Oxforf (GB). – A été maître de conférences à l’Université de Paris-3 et à la Faculté des lettres de Limoges.

Le jeudi 3 mai 2018

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