Kaléidoscope

Dans le prolongement de la variété des soirées de l’an passé, celles de l’an qui vient entremêleront des images et des figures liées à la trame de la vie parisienne d’hier. Originalité des évocations, depuis celle des plus célèbres jusqu’à celle d’oubliés ou d’importants méconnus. Grande diversité aussi des idées et des actes mis en lumière, dans la tradition d’ouverture que cultive résolument la BAI. Depuis les registres humains les plus édifiants jusqu’aux moins recommandables, depuis les supports d’existence les plus évanescents jusqu’à ceux tout pétris de chair, de sueur, de sang, d’odeurs et de glaise.

Les conférences se déroulent dans les locaux de la Bibliothèque des Amis de l’Instruction,

au 54 Rue de Turenne, à 19h30.

Entrée (et participation) libres, sous réserve de places disponibles.

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Une fois la conférence passée, nous nous efforçons de mettre en ligne un enregistrement audio de chaque conférence, quand celui-ci est disponible. Pour cela, il suffit de sélectionner la conférence souhaitée pour écouter  son enregistrement.


1) Pascal Ory, Comment le Front populaire inventa la politique culturelle. L’exemple du livre et de la lecture, jeudi 5 octobre 2017, 19h30.

Pascal Ory, est un historien et professeur français. Orienté au niveau de la recherche vers l’histoire sociale de la France au cours de l’époque contemporaine, via son histoire politique et son histoire culturelle, il est professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il enseigne aussi à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), à Sciences Po Paris (École de journalisme) et à l’Ina Sup.

A travers son livre « La belle illusion – Culture et politique sous le signe du Front populaire (1935-1938) », Pascal Ory nous parle de la naissance moderne de « politique culturelle » . Il nous parle donc de théâtre ou de musique, mais aussi du nouveau CNRS ou de la télévision naissante, de l’« organisation des loisirs » ou de l’« art des fêtes ».  Même si les espoirs se sont soldés par maintes déconvenues, ces quatre années de vigoureuse activité créatrice, d’intense imagination politique ont placé, et pour longtemps, la France dans une position originale.


2) Camille Noé Marcoux, Louis-Agathe Berthaud (1810-1843), bohème romantique et républicain, jeudi 9 novembre 2017, 19h30.

Camille Noé Marcoux, est chercheur en Histoire et en Histoire de l’art. En tant qu’historien, sa principale thématique de recherche porte sur le journalisme littéraire durant le premier XIXe siècle. Il a notamment écrit plusieurs articles dans la revue des Amis de Jules Vallès, mais aussi animé une émission radio autour de « Paris-Bohème, de Balzac à Vallès » (Radio-Campus), et réalise actuellement un travail sur les peintures de l’écrivain Eugène Sue (1804-1857). Par ailleurs, il s’est spécialisé dans la recherche d’œuvres d’art volées et disparues dans les collections des musées du nord de la France entre 1914 et 1945.

Contemporain de Théophile Gautier et de Victor Hugo, en tête desquels il fut placé en 1838 par le caricaturiste Benjamin Roubaud dans le Panthéon Charivarique des poètes les plus connus de son temps, Louis-Agathe Berthaud (1810-1843) est un écrivain et un poète de la période romantique aujourd’hui totalement oublié. Il fut un des écrivains les plus connus sous le règne de Louis-Philippe dans la presse d’opposition républicaine, s’engageant, durant près de treize années, dans un combat de justice politique et sociale en faveur des masses populaires opprimées. A Lyon, il soutient la révolte des Canuts en 1831. Monté à Paris, il collabore à plus d’une quinzaine de journaux, tels que Le Charivari, Le Tam-Tam, le Journal du peuple, la Revue républicaine, etc. Cette édition présente 45 textes inédits jusqu’à ce jour, illustrés par des gravures d’époque, de Daumier, de Gavarni, de Delacroix,… et accompagnés de documents d’archives et de témoignages d’amis, tel celui d’Arsène Houssaye, qui le montrent haut en couleurs, en poète romantique rebelle et marginal, à l’imagination vagabonde et au cœur tendre, mais surtout en prolétaire des lettres républicain, à l’esprit bohème, incorruptible et indépendant.

 


3) Claude Schopp,  2 mousquetaires du romantisme : Dumas et Vigny , jeudi  07  décembre 2017,19h30.

Claude Schopp, docteur d’Etat ès Lettres et Sciences humaines, a exercé les fonctions de lecteur en langue et littérature française dans de nombreuses institutions, avant de devenir attaché culturel près d’ambassades de France. Professeur dans le secondaire puis à l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres de Versailles, il prend sa retraite en 2004. Depuis son retour en France, il s’est consacré à la réhabilitation d’Alexandre Dumas. Il s’en est fait le biographe, a donné des éditions critiques de ses œuvres connues ou méconnues. Il dirige les Cahiers Dumas. Il a été responsable de la rubrique cinéma des Lettres françaises (2005-2010) et membre (2003-2006) de la commission de Littérature classique du Centre national du livre.  

Placer côte à côte les noms de Vigny et de Dumas, c’est, semble-t-il, rapprocher deux personnalités inconciliables dans leur oppositions radicales : l’homme d’action / l’homme de réflexion, l’introverti/ l’extraverti, l’économe/ le dépensier, le mage et le bateleur, le rare / l’innombrable. Pourtant il a existé  entre ces deux mousquetaires du romantisme une relation de sympathie. que Claude Schopp se propose de retrouver.


4) Cécile Robelin, Jules Vallès, jeudi  11 janvier 2018, 19h30.

Cécile Robelin,  professeur agrégé et docteurs ès lettres. Elle écrit et  participe à des colloques sur Vallès, les auteurs anarchistes ou communards, sur la question de la violence, et a coécrit un bouquin de philosophie pour les enfants, traduit dans une dizaine de langues.  

Jules Vallès vu par Cécile Robelin, avec des lectures effectuées par Kelly Rivière, comédienne et auteure.


5) Françoise Vaysse,Les matinées Espagnoles – Nouvelle Revue Internationale (1883 – 1902), jeudi 15  février 2018, 19h30.

Françoise Vaysse : Enseignante et chercheur indépendant.

En 1883 paraît d’abord à Madrid puis à Paris une revue générale en français intitulée Les Matinées Espagnoles -Nouvelle Revue internationale Européenne, qui s’adresse à un public cultivé. Fondée et dirigée jusqu’en 1902  par le Baron Stock( pseudonyme de Marie Laetitia de Solms-Rattazzi-de Rute, petite fille de Lucien Bonaparte ; il s’entoure de nombreux collaborateurs  français et étrangers comme Emilio Castelar , Tony Révillon , Frédéric Mistral, Henry Lyonnet ,  Palacio Valdès ainsi que  E. Pardo Bazan , G. de Peyrebrune , Séverine …
Dès sa parution les objectifs ont été précisés «  La Revue propose de réunir au moyen d’une langue commune les manifestations intellectuelles  de tous les pays [..]sur ces bases  elle peut mettre  au service  de son programme d’union  entre les latins et les slaves, un organe sans rival.. » . Cette Revue  éclectique et largement diffusée a-t-elle rempli la mission qu’elle s’était fixée et   peut-elle se réclamer du titre Nouvelle Revue internationale ?


6) Jean-Paul MartinNaissance et affirmation de la Ligue de l’Enseignement (1866- vers 1900),  jeudi  15 mars 2018, 19h30.

Jean-Paul Martin, enseignant-chercheur aujourd’hui retraité, a consacré une bonne partie de ses recherches à l’histoire de la Ligue de l’enseignement. Il est l’auteur en 1992 d’une thèse consacrée à la Ligue des origines à 1914. Il a publié à l’occasion des 150 ans de la Ligue un gros ouvrage qui retrace le parcours complet de cette organisation jusqu’à aujourd’hui  :La Ligue de l’enseignement (1866-2016). Une histoire politique (avec la collaboration de F. Chateigner et J. Roman), Presses Universitaires de Rennes, 2016.

La Ligue de l’enseignement passe pour avoir été l’initiatrice des lois scolaires de Jules Ferry. Son rôle est en réalité beaucoup plus large et ne s’est jamais cantonné à l’Ecole. Née à l’appel de Jean Macé, elle rassemblait à l’origine quantité d’initiatives, portées par des milieux très divers, en vue de promouvoir l’éducation du peuple sous toutes ses formes. Issus en partie des bibliothèques populaires et de la Franc-maçonnerie, les cercles de la Ligue devinrent rapidement des relais d’influence importants, dont le rôle politique s’avérera croissant après la chute du Second Empire et lors des luttes pour l’établissement de la IIIème République. Avec l’installation définitive de celle-ci, la Ligue peut enfin devenir une organisation nationale. A la fin du siècle, elle prend place dans l’écosystème républicain en supervisant les œuvres laïques péri et post-scolaires naissantes. Le mouvement d’éducation populaire devient alors définitivement une institution républicaine et un relais de l’Etat-enseignant.

Cet entrepreneur socialiste sut mettre le livre à portée de tous, assurer la rentabilité de son commerce, tout en se révélant un utopiste réalisateur. Il tissa des réseaux multiples que la correspondance qui nous est parvenue permet de mieux comprendre. On mettra en lumière le rôle joué par  une personnalité qui a recherché l’ombre et y est demeurée trop longtemps.


 7) Tony Legendre, Le président Magnaud, dit  le Bon Juge,  jeudi  12  avril 2018, 19h30.

Tony Legendre, historien, président de la société historique de Château-Thierry, spécialiste, entre autres, de Jean Macé, et des expériences communautaires et anarchistes, à la fin du 19ème et au début du 20ème  siècle.

Mars 1898. En acquittant Louise Ménard, Paul Magnaud, président du tribunal de Château-Thierry, accède brutalement à la notoriété. En quelques jours, la presse française reprend le qualificatif que lui a donné Georges Clémenceau dans l’Aurore : le président Magnaud est devenu  » Le Bon Juge ».
La notion « d’état de nécessité  » sur laquelle il s’est appuyé ne sera reprise dans les textes qu’un siècle plus tard, en 1994.


8) Jean-Paul Socard,  Georges de Peyrebrune (1841-1917), Une romancière fin de siècle, un réel talent littéraire entre conventions et contestations , jeudi 3 mai 2018, 19h30.

Jean-Paul Socard, Agrégé d’anglais. – Ancien élève de l’École normale supérieure de Saint-Cloud et de Saint Edmund Hall, Oxford (GB). – A été maître de conférences à l’Université de Paris-3 et à la Faculté des lettres de Limoges

Par le fait même qu’elle soit peu connue aujourd’hui, Georges de Peyrebrune est bien représentative de ces femmes de lettres qui connurent la notoriété à la fin du XIXème siècle puis qui rapidement tombèrent dans l’oubli. Son parcours fut atypique. Partageant sa vie entre son Périgord natal et Paris elle parvint, pendant plusieurs décennies à vivre de sa plume et à être publiée chez les grands éditeurs de son temps. Elle entra dans les réseaux de femmes de lettres qui s’organisaient alors pour y défendre la création littéraire au féminin. Il lui arriva de soutenir des thèses parfois conservatrices, cependant, en privilégiant comme thème des destins douloureux de femmes, son œuvre constitue un jalon dans l’histoire de leur émancipation. D’autre part ses engagements furent sincères et profonds sur de nombreux faits de société.


9) Claude Pennetier, Le Maitron, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et du mouvement social jeudi  31 mai 2018, 19h30

Claude Pennetier, historien français. Chercheur au CNRS, il est spécialiste de la socio-histoire du militantisme. Au début des années 1980, il devient l’associé de Jean Maitron à la direction du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, œuvre qu’il poursuit depuis le décès du créateur en 1987. Il a dirigé la collection « La Part des Hommes » aux Éditions de l’Atelier, qui « se propose de faire découvrir des itinéraires de femmes et d’hommes, acteurs du mouvement social, de la Révolution française à nos jours. » Il a été responsable du pôle « Lien militant » et du programme « Prosopographie des militants » au Centre d’histoire sociale du XXème siècle de l’université Paris I et a travaillé sur le socialisme dans les milieux ruraux, sur la banlieue rouge, sur la sociobiographie du militantisme et sur les fusillés de la Seconde Guerre mondiale.

Par son ampleur (173.000 notices, 80 volumes) le Maitron français et international est une œuvre unique, sans équivalent international. Plus grand dictionnaire biographique en langue française, il n’aspire pas au livre des records mais reflète dans sa richesse la part des hommes et des femmes sur deux siècles d’histoire sociale, en faisant place à la diversité des lieux, des métiers, des situations. Paris, sa banlieue, les provinces, les colonies y ont toute leur place. C’est toute une conception de l’histoire par en-bas qui s’affirme en réaction au culte des « chefs », avec l’appel aux obscurs et sans grades. Au-delà de l’histoire syndicale et politique, l’histoire culturelle et l’éducation populaire s’y affirme. La Bibliothèque des Amis de l’Instruction du 3e Arrondissement est donc un lieu idéal pour évoquer l’aventure du Maitron et son impact sur l’historiographie.


10) Philippe Hivert, La notion d’Engagement , jeudi  14 juin 2018, 19h30.

Philippe Hivert, juriste et historien, est titulaire d’un DEA d’Histoire du Droit, des Institutions publiques, des Idées politiques et des Faits sociaux. Il s’est particulièrement intéressé à l’histoire des mentalités et à celle des identités locales. Il est notamment l’auteur d’une « Histoire de Montreuil-sous-bois », en 5 tomes, d’un « Dictionnaire historique des rues », d’une « Histoire de l’enseignement » et d’une « Histoire du cimetière » de cette même ville. Il a, par ailleurs, enseigné à l’Université de Marne-la-Vallée, où il a dispensé, entre autres, un cours consacré aux sources et aux pratiques de l’éducation populaire.

L’engagement de ceux qu’on a appelé les « intellectuels » dans le débat public ou politique a profondément marqué l’histoire du XXe siècle, témoignant ainsi d’une volonté opiniâtre d’user de leur esprit critique pour affirmer, au nom de vérités jugées essentielles, un point de vue moral sur l’évolution du monde. Rapide panorama de ces démarches souvent contradictoires visant à convertir la pensée en action pour transformer la société ou, à tout le moins, tenter d’infléchir le cours d’une histoire parfois chaotique…


lecteurLes conférences se déroulent dans les locaux de la Bibliothèque des Amis de l’Instruction,

au 54 Rue de Turenne, à 19h30.

Entrée (et participation) libres, sous réserve de places disponibles.

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