Par Hélène Personnaz

Entre le début de l’année 2017 et les vacances, six soirées ont permis aux happy
few que peut accueillir notre bibliothèque de suivre les propos de conférenciers
tout aussi originaux que les sujets qu’ils nous ont proposés.
Après le circuit de l’enceinte de Philippe Auguste qu’il nous avait présenté en
2016, Renaud Gagneux nous a entraînés sur les Traces de la Bièvre parisienne, du
nom de l’ouvrage qu’il a consacré, avec la collaboration de J.Anckaert et Gérard
Conte, à cette rivière mythique pour Parigramme. Il a mené l’enquête, bottes aux
pieds et lampe front, pour reconstituer l’itinéraire de ce cours d’eau, source de
phantasmes et de projets urbanistiques déraisonnables. Un parcours commenté à
retrouver en images sur le site de la BAI.
Renaud Gagneux, jeudi 19 janvier 2017, 19h30.


Les éditeurs se sont ensuite partagé l’affiche avec Edmond Bloud, d’une part et
Maurice Lachâtre de l’autre. Edmond Bloud, sur lequel une parenté a fait se
pencher notre ami Jean-Louis Bertrandy, illustre l’une des façons dont le
mouvement catholique a pu participer à la Résistance contre l’occupant. Proche
du Sillon, spécialisé dans l’édition d’ouvrages catholiques, il fut, en tant que
Maire de Neuilly, révoqué par le gouvernement de Vichy pour son peu de zèle à
soutenir l’oeuvre de rénovation nationale.
Quant à Maurice Lachâtre, un tant soit peu connu pour avoir édité en France Le
Capital de Karl Marx, il est totalement ignoré pour son oeuvre considérable de
lexicographe. Inspiré par Proudhon, il fonda une commune-modèle, collectionna
les démêlés avec la justice, connut l’exil, mais resta fidèle à son “utopisme
réalisateur”. François Gaudin a fait revivre cet extraordinaire agitateur de l’ombre
aux multiples facettes.
Jean-Louis Bertrandy, jeudi 23 février 2017,
François Gaudin, jeudi 16 mars 2017


Grâce à l’un de ces hasards bienheureux qui viennent parfois récompenser le
chercheur, Rodolphe Trouilleux a découvert la correspondance de Joseph Auguste
Rey, étudiant grenoblois qui gagna la capitale, à peu près au moment où Berlioz
suivait le même trajet. Ses échanges épistolaires avec de jeunes étudiants de ses
amis présentent un tableau très vivant du Paris qui se révèle à lui au début des
années 1820.
Rodolphe Trouilleux, jeudi 20 avril 2017


Grâce à Philippe Hivert, nous sommes partis pour un Voyage en Icarie, autrement
dit au pays de l’utopie. Eugène Cabet est né un an avant la Révolution française à
laquelle il se référera constamment ; il est mort en 1856. Classé par Marx et
Engels parmi les socialistes utopiques, il ne se contenta pas d’exposer ses théories
pour l’avènement d’un communisme fondé sur l’égalité sociale, il fonda, en
1847/48 une communauté qui s’installa sur les rives de la Red River, au Texas.
Une expérience qui connut ses derniers avatars aux États-Unis jusqu’en 1895.
Philippe Hivert, jeudi 18 mai 2017
C’est la sous représentation, aussi bien dans la littérature romanesque que
documentaire, de la présence du cheval à Paris au XIXe siècle qui a donné à Léon
Personnaz l’envie de traiter ce sujet. Quelque 80 000 bêtes tirant omnibus,
tramways, carrioles, chariots, fiacres, des bâtiments entreposant animaux,
véhicules et fourrage, des marchés et des parcours pour galops d’essai, des fins de
vie dans des voiries pestilentielles, tel est l’angle sous lequel nous avons été
invités à revisiter la capitale.
Léon Personnaz, jeudi 8 juin 2017