Les livres de la BAI sont passés dans toutes les mains depuis 1861 et sont parfois très abîmés. Les reliures en cuir demandent à être cirées de temps en temps, mais cela ne se fait pas n’importe comment : il faut passer une colle spéciale afin que la cire ne fasse pas des taches sombres et disgracieuses aux endroits où le cuir a été frotté et blessé (épidermures). Cette colle ressoude aussi les fibres et rajeunit le cuir de façon spectaculaire.

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Parfois, les feuilles se détachent, les dos se démantibulent, les plats se désolidarisent, les coins sont rongés. Certains ouvrages demandent une intervention lourde. Il ne faut cependant pas les confier à un relieur pour les refaire à neuf, sinon rien ne subsisterait des reliures d’origine qui portent en elles la trace de l’histoire. L’usure des romans de Paul de Kock indique par exemple combien cet écrivain était apprécié à cette époque, alors qu’il est aujourd’hui quasiment oublié. D’autre part, un livre refait a neuf ne sera pas patiné et aura tendance à trancher visuellement avec ses voisins.

La politique actuelle s’oriente plutôt vers des travaux de restauration : toutes les interventions sont réversibles. Les ouvrages sont confiés à un atelier de restauration ou réparés et entretenus par une dizaine de sociétaires qui ont été formés par une restauratrice.

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Cette activité permet d’assurer plus facilement une permanence à la BAI et de créer du lien entre les membres de l’association. Le savoir-faire devrait enfin pouvoir se transmettre aux nouveaux arrivants qui sont les bienvenus !

Henri VILTARD